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Cabrol que vous voyez était avec moi, oui, près de moi, et nous filions, nous ne voulions pas nous quitter, mais il traînait la jambe, et moi aussi, fatigués tous deux, oh ! oui, un peu trop, à moitié crevés de fatigue… et voilà que nous nous arrêtons dans un petit bois, où les arbres étaient serrés, serrés comme des soldats à l’exercice ; nous étions bien cachés là, dans ce fourré, au beau milieu d’une plaine, au bord d’une route, où, de temps en temps passaient les derniers traînards. Tous avaient défilé ou à peu près, car il n’en passait plus guère. On allait au hasard, devant soi, vers Dijon je pense, et voilà que nous étions seuls tous deux, ce Cabrol et moi, tous deux seuls, maîtres de nous, maîtres, vous comprenez, de rester là ou de partir, de déserter…. Et nous y pensions. Tout à coup, sur la route qui était découverte, en plaine, passent quatre soldats et un officier de notre régiment. Un des soldats et l’officier étaient