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tressaillit. Les verres sales s’entre-choquèrent, tintant. Une bouteille se renversa, inondant les jupes de la fille d’un liquide rougeâtre et douteux.

Et se tournant tout d’une pièce vers ce Cabrol qui avait parlé :

— C’est ta faute à toi, ô âne que tu es ! gros animal, c’est ta faute, si aujourd’hui et toujours je regrette ça en moi-même. La nuit, bien des fois, j’y pense et de rage je ne peux pas dormir, je me mords les poings. Le jour, je m’arrête de travailler, des fois, pour y penser, et rien, je te dis, rien ne me console. Et quand je cours à cheval, d’autres fois, le remords me revient et si rudement m’attrape que, de colère, je pique mon cheval et je lui travaille la bouche avec le fer, comme s’il y était pour quelque chose…. Ce n’est pas à lui, pourtant, pas à lui la faute, pauvre bête ! C’est à toi, Cabrol, à toi, je te dis, ta faute à toi, mauvais conseil, fainéant, gueusas ! Pourquoi t’ai-je écouté !