peut voler, cours après !… Un jour viendrait où, ayant bu comme ce soir, l’un ou l’autre de nous conterait au cabaret l’histoire de Martégas…. Pourquoi se croirait-il plus obligé que Martégas lui-même à garder le silence, celui qui pourrait parler sans risque pour soi ? Je suis saoul, comme on ne peut pas l’être plus !… Être saoul ne m’empêche pas de voir clair, bien au contraire, et ce que je dis est juste, n’est-ce pas, Gueït ? n’est-ce pas, Cabasse ?… Pas un mot de plus, Martégas ; ne l’excite pas, toi, Cabrol !
Martégas releva sa tête farouche, sa face velue. L’œil injecté, le poil hérissé, le colosse grogna :
— Et si je veux parler, moi ! tonnerre de tonnerre de bon Dieu !
Il donnait du front dans son idée fixe avec une obstination aveugle de taureau collant.
Son gros poing tomba sur la table qui