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de tout contre elle parce que je t’aime !… Si je ne la détestais pas, c’est que je ne t’aimerais pas. Et je t’aime, oui !… c’est vrai pourtant que je t’aime ! Je m’en aperçois surtout depuis que tu m’as quittée…. Aux plaines de Meyran, le jour de la fête, — quand tu m’as insultée, — quand tu m’as dit : « De toi, je m’en moque ! » j’ai senti combien je t’aimais. Devant le monde, je n’ai rien dit, j’ai avalé ça ! je ne pouvais, je ne voulais rien dire, par fierté, mais, depuis, je pense à toi, rien qu’à toi, jamais ma pensée ne t’a été si fidèle. Les hommes ? ce Martégas ? Tu es fou ! Allons donc ! Tous, tant qu’ils sont, est-ce qu’ils comptent ! Et puis, il m’a maltraitée, ton Martégas, il m’a menacée… j’ai vu le moment où il m’aurait battue !… Et pourquoi ? Pour défendre cette Zanette, qu’il aime ! Ta future ! entends-tu ? il l’aime ! Il ne m’aime pas, lui ; — je ne lui en veux même pas, à lui, car c’est à cause de toi que j’ai été