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maîtresse. L’honnête garçon se trouva malheureux, et sa mère le voyait bien.

— Sais-tu ? dit-elle un jour à Zanette, j’aime mon fils, mais peut-être plus encore j’aime l’honnêteté… Écoute, je suis venue te voir pour te dire des choses.

Zanette leva sur la vieille femme un regard interrogateur. La vieille, que l’âge pliait un peu, s’était en parlant redressée. Son menton large, carré, jetait une ombre dure sur son cou maigre et puissant. Les saillies que faisaient les plis de ses rides semblaient, sous sa peau de parchemin, des cordes tendues.

Et à brûle-pourpoint la vieille dit à la fillette :

— Tu n’es plus une enfant, puisque tu te maries. Tu n’as plus ta mère, je dois la remplacer. L’honnêteté avant tout. C’est le trésor des pauvres…. Il y a des choses qu’il faut que tu saches, afin que tu puisses te défendre. Tu les apprendrais par d’autres,