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peints d’images obscènes et grotesques, sujets mythologiques que l’imagination d’un peintre de bas étage, ayant fait assurément des études classiques et tombé dans toutes les déchéances, a bizarrement compliqués. C’est une débauche de déesses et de dieux, fresque pompéienne, destinée à attirer, du fond de la rue, le regard du passant égaré, et s’il se peut le passant lui-même.

Cinq ou six hommes sont attablés, dans ce décor, avec Martégas, et boivent, les coudes sur la table, les têtes rapprochées, causant bas, puis criant parfois et jurant très fort, serrant des pipes courtes dans leurs dents rageuses, — faces congestionnées, barbes sales, mains spongieuses et sèches, cous gonflés et rougeâtres, formes d’hommes en qui sont des âmes de bêtes. Parmi eux s’ennuie la maîtresse du logis, jeune femme qui paraît vieille, drôlesse édentée, mal coiffée, dépenaillée, la voix rauque et fumant des cigarettes, beaucoup, toujours, en crachant.