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autant que son dépit de vengeance. Quelle joie elle aurait à dire à Jean : « Elle ne vaut pas mieux que moi, ta Zanette ! Sa vertu ? au ruisseau ! comme le chiffon de soie, la cocarde bleue, que tu lui avais donnée, et que j’ai su lui reprendre ! »

C’était là quelques-unes des pensées de Rosseline.

Quant à Martégas, il commençait à croire que la conquête de Zanette lui serait aussi impossible que celle de Sultan.

Deux fois, en trois jours, il venait, devant la petite, d’être vaincu comme cavalier et un peu ridicule. Il avait la rage au cœur, et, sans s’arrêter à aucun, il roulait plusieurs projets de vengeance. Il n’abandonnait pas l’idée d’avoir un de ces matins Zanette à merci, par surprise, ne fût-ce que pour mettre au désespoir son ancien maître détesté, maître Augias, et son rival deux fois heureux, Pastorel. Oui, il l’aurait tôt ou tard, cette insolente Zanette, mais