Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/212

Cette page n’a pas encore été corrigée

nerveuses, le col haut, la gorge renflée, toute frémissante. Il était sorti du fond du marais et, ainsi debout sur un monticule du bord, il se découpait en plein ciel, et l’on voyait son poitrail bien large et la courbe fière de l’encolure et la finesse de sa petite tête sèche et sa queue très relevée, qui frappait sa croupe avec une allure féline….

— A moi ! dit Martégas.

— C’est convenu, dit Pastorel. Que veux-tu qu’on fasse ?

— Faisons-le rentrer parmi le troupeau ; c’est là que j’irai le prendre.

Les gardians obéirent. Le troupeau fut cerné. Le Sultan se réfugia au beau milieu.

Martégas attacha son cheval à un tamaris, prit son séden, qu’il garda dans sa main gauche tout prêt à être passé au cou de l’étalon, et marcha vers le troupeau, lentement, l’œil sur l’animal qu’il voulait capturer.