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ses pattes fines de perdrix de Crau ; ses gros bas de fille sage, jadis tricotés par sa mère, qui est morte depuis trois ans.

— Protégez mon père, bonne Notre-Dame ! Je n’ai plus que lui sur cette terre. Gardez-moi de tout mal, bonne vierge d’amour. Gardez-moi du mauvais amour. Et quelque jour, si je le mérite, accordez moi d’avoir un amoureux que j’aime…. Ce Jean Pastorel peut-être, qui aux dernières courses des plaines de Meyran, vint, — comme s’il m’eût connue et aimée, — m’offrir la cocarde qu’il avait prise, si hardiment, au front du taureau en colère !

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Or, voici comment il se faisait que la dévotion de Zanette à Notre-Dame d’Amour était si fervente ; sa foi, si entière.

Quand elle était toute enfant, à six ans, Zanette avait un chien qu’elle aimait beaucoup, d’un de ces amours passionnés des tous petits pour les bêtes. Ce chien, dans