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— Écoute, Martégas, dit-elle, en le tutoyant cette fois, comme un valet qu’il était. Écoute, je te promets de ne rien dire à mon père. Tu pourras donc venir lutter pour obtenir le cheval…. Et Sultan, je pense, sera à toi…. Tu en auras besoin, ajouta-t-elle en riant malgré elle, — car le tien — j’en ai peur, — aura les jambes quelque temps malades. Mais ce n’est pas ta faute ; je t’ai attiré sur ce fond, où les chevaux ne peuvent tenir quand on les force. Si tu avais deviné, tu serais à cheval encore…. Chacun se défend comme il peut — mais je n’oublierai pas, crois-moi, que ce matin même, tu m’as joliment tirée de peine. Adieu.

Elle s’éloigna.

Martégas se taisait, étourdi, abasourdi. Bien que ce sol fût élastique, la chute avait été terrible. Demeuré seul, le gardian resta sur place quelque temps, puis se traîna vers son cheval, prit, dans les fontes