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Et dans ce mot, qui sonnait comme le désir, il y avait pour Griset, une magie infaillible.

« Il ira !… Griset ira ! Le Gris ira ! » Dzira ! c’est peut-être de ces assonnances qu’était né le cri de départ de la fillette, habituée dès sa plus petite enfance à monter les chevaux de la manade.

Sur Griset, elle ne craignait rien ; elle tenait sur lui comme l’oiseau à la branche que le vent peut secouer.

— Dzira ! disait-elle de temps en temps, et elle sentait sous elle la délicieuse vitesse redoubler…. Elle se retourna et vit Martégas. Naturellement il montait un camarguais. Or ce ne sont pas de grands chevaux et Martégas, excellent cavalier, était par bonheur un cavalier pesant. La lutte était par là heureusement inégale. Le bouvier le sentait, mais, rageur, il ne voulait pas, ayant montré l’intention d’atteindre Zanette, en avoir le démenti.