Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/13

Cette page n’a pas encore été corrigée

un collier de perles de verre, et ses mains et sa figure furent sans doute dorées bien solidement par un maître-ouvrier, puisque la dorure du visage et des mains reluit au soleil, comme neuve, quand Zanette ouvre la porte, chaque matin. Elle a pourtant plus de cent ans, la douce Notre-Dame-d’Amour, qui sourit aux humbles ex-voto suspendus aux murailles, tableaux naïfs, béquilles, fusils crevés offerts par des chasseurs, petits bateaux jadis apportés par des marins sauvés du naufrage.

Aussi, pourquoi, ô Notre-Dame-d’Amour, pourquoi ne faites-vous point de miracles ? Voyez, aux Saintes-Maries-de-la-Mer — à cinq lieues d’ici, au sud, — voyez l’église crénelée, de six cents ans plus vieille que vous, et voyez comme les pèlerins s’y pressent tous les ans, au 24 mai ! Ce jour-là, les saintes châsses, qui contiennent les os des deux saintes Maries, Jacobé et Salomé, descendent en grande cérémonie,