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de l’honnêteté de ton père, à ce que je vois, et il paraît que tu as raison, mais tu ferais aussi bien d’être un peu honnête toi-même ! Et pourquoi, dis, pourquoi m’as-tu volé mon galant ? voleuse ! voleuse ! voleuse !

Elle secoua la bride du cheval qui reculait, piétinant avec impatience les galets pointus où s’écaillait sa corne.

— Me lâcherez-vous à la fin ? cria Zanette toute indignée.

Ses lèvres tremblaient. Elle pressa son cheval qui secoua rageusement la tête et recula devant Rosseline.

Alors, la petite fille de Camargue sentit frémir et bondir son sang de Sarrasine. Sa fierté de fille libre des vastes plaines désertes s’émut tout entière au plus profond d’elle-même.

— La voleuse, c’est vous ! dit Zanette, et rendez-moi, je vous dis, ce qui est à moi…. Je ne vous dois point de compte. Je ne savais pas si vous existiez seulement.