Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/113

Cette page n’a pas encore été corrigée

dire. Rendez-moi ce qui est mien, mon père m’attend.

Le cheval, obéissant à Zanette, fit un pas vers Rosseline qui fit un pas vers lui, et qui saisit la bride.

— Lâchez mon cheval ! dit Zanette qui, à cet affront menaçant, sentit la colère gronder, plus grande que son pauvre cœur.

— Non pas ! car tu t’en irais, et je veux que tu m’entendes…. Il est à moi, ton beau gardian, entends-tu, petite gueuse, à moi, à moi, à moi ! S’il t’a fait, ce jour-là, une politesse, — tant pis pour toi, car elle n’aura eu qu’un jour, comprends-tu ?… Et je te souhaite pour ton bonheur d’avoir été assez sage pour qu’elle n’ait aucune suite ! Le mieux serait de me promettre de ne pas me le disputer, car si tu veux qu’il te vienne encore, tu n’as pas fini de rire !… Voyez-vous ces campagnardes qui veulent prendre leurs amoureux aux plus belles filles de la ville d’Arles ! Tu es fière