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MAURIN DES MAURES

CHAPITRE XLII


Où l’on verra l’importance que le gouvernement de la République française accorde au roi des Maures, lequel n’en devient pas plus fier.


Les visites à Bormes devenant dangereuses, Maurin fit prier M. Cabissol de le rejoindre à Collobrières, où il lui rendrait compte de sa mission.

Ils s’y rencontrèrent à l’hôtellerie de M. Blanc.

— Eh bien, qu’avez-vous de nouveau, Maurin ?

— Voici : nous craignons, n’est-ce pas, la candidature Poisse ?

— Oui, dit Cabissol ; c’est un faux républicain qui fait le jeu des adversaires dont il aura les voix, outre une partie des nôtres, diminuant ainsi les chances de Vérignon.

— C’est ce que j’avais compris, dit Maurin. Eh bien, M. de Siblas maintient sa candidature pour retirer à Poisse cet avantage qui, au premier tour, pourrait le placer premier.

— Il la maintient ! il la maintient ! s’écria Cabissol, qu’en savez-vous ? Et s’il la maintient, ça ne sera pas pour nous aider, croyez-le.

Le grand seigneur populaire qui s’appelait Maurin fut inimitable dans le ton de sa simple réponse :

— Je vous demande pardon : il fera comme j’ai dit ; j’ai sa parole !