— Oh ! du canot !
Maurin sursauta. On entendit le rire des deux gendarmes qui domina le clapotis de la mer.
— Ils m’ont pris ! se dit Maurin tout haut, en examinant le yacht.
Le comte en personne, souriant, était accoudé au couronnement de son joli navire. Maurin, debout, tenait ses avirons immobiles.
— Eh bé, que me voulez-vous ? cria-t-il.
Il se rapprocha du yacht. Les gendarmes n’entendirent plus les paroles qui s’échangeaient.
— Est-ce vous qu’on nomme Maurin des Maures ? interrogea le comte de Siblas.
— C’est moi. Et c’est vous le comte, apparemment ?
— Lui-même. Vous n’avez que deux faisans ?
— Pourquoi deux seulement ? Par un bonheur j’en ai trois.
— Voulez-vous me les vendre ? J’ai du monde à dîner et mon garde est une mazette.
— Je vous les offre en ce cas, bien volontiers, monsieur le comte ; d’autant plus que, il n’y a pas dix minutes, ils étaient encore à vous !
— Voulez-vous avoir l’obligeance de me les apporter, Maurin ?
Maurin prit son parti en homme d’esprit qu’il était.
— Si vous êtes bien sûr qu’on me laissera ensuite me retirer librement ?…
— C’est vous qui devez en être sûr.
— Alors, ça va ! fit Maurin joyeusement.
Il accosta l’échelle qu’on développait pour lui, il y amarra son embarcation et, leste, monta à bord de l’Ondine.