comme deux faux arrêts, puis un arrêt ferme. C’était le moment. Comme Maurin l’avait espéré, le faisan n’était pas très loin de l’endroit où il l’avait aperçu. L’oiseau à peine entré sous le couvert n’avait plus bougé. Il allait s’enlever à bonne portée. « Bourre ! » Maurin tira. Le faisan, qui montait en chandelle, retomba aussitôt sur le nez d’Hercule qui, le gibier aux dents, bondit vers son maître. Les gendarmes accouraient. Ils dévalaient bon train, faisant rouler sous leurs pieds ferrés les pierres sonores…
Maurin repartait dans sa barque, et son chien déjà y était entré. Les gendarmes firent une petite halte :
— Arrêtez, Maurin !
— Pas tant bête ! leur cria-t-il.
— Au nom de la loi, arrêtez ! dit l’un.
— Avez-vous la permission de chasser dans l’île ? dit l’autre.
— La permission je l’ai sous ma semelle, quand j’y suis, dans l’île ! Et au bout de mes avirons, quand je la quitte.
Les deux gendarmes reprirent leur course. Maurin, de l’aviron manœuvré comme une gaffe, repoussait le fond de sable et de cailloux. La barque se dégageait, flottait, s’éloignait un peu.
À ce moment, devant les gendarmes stupéfaits, deux faisans s’enlevaient à grand bruit, montant verticalement d’abord, puis, prenant un parti, s’envolaient pour décrire au-dessus de la mer une grande courbe qui devait les ramener sur un autre point de l’île. Et il arriva qu’ils passèrent à bonne portée du fusil de Maurin… Coup double… Ils tombèrent tous deux… La barque filait… Le braconnier s’inclina par-dessus bord et les ayant