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MAURIN DES MAURES

CHAPITRE XLI


Comment un gentilhomme de l’ancien régime contracta très naturellement un traité d’alliance avec le populaire roi des Maures.


Maurin ne s’attendait guère à ce qu’il devait trouver à Port-Cros. Il n’imaginait pas que, si vite, le procès-verbal de Gonfaron eût fait son effet. De plus, les gendarmes de Bormes, commune dont le Lavandou est une section, avaient appris que les gens de la noce avaient commandé à Maurin deux faisans, et, sachant que le braconnier se rendait toujours, quand il voulait un faisan, dans l’île de Port-Cros, ils avaient averti, à la grande joie de Sandri, les gendarmes d’Hyères, — les îles d’or faisant partie intégrante de la commune d’Hyères. Sandri allait donc agir, cette fois, sur son territoire. Il fut enchanté.

Maurin avait coutume d’accoster au sud de l’île, dans une petite baie, à Port-Mui. Il y alla tout droit. La baie était déserte. Il poussa jusqu’au bord, sauta à terre, tira à demi sa barque sur le sable, et, suivi d’Hercule, se mit en chasse aussitôt.

Cette crique est assez éloignée de l’habitation du comte de Siblas qui se trouve à l’ouest de Port-Cros.

Devant Maurin s’ouvrait une ravissante petite vallée. Sur le mamelon de gauche, des genêts épineux.

Au fond de la mignonne vallée, quelques vignes.