les chemins stratégiques par où il devait passer pour forcer un sanglier ou retrouver une compagnie de perdreaux.
Pastouré était donc sorti un peu avant Maurin, il avait détaché, toujours en silence, l’un des chevaux des gendarmes ; et maintenant Maurin, à ses côtés, détachait l’autre.
Deux secondes plus tard, dans l’encadrement lumineux de la porte ouverte, Maurin des Maures apparut à cheval. Parlo-Soulet, également à cheval, se tenait modestement dans l’ombre. Maurin portait sur l’échine son carnier, quarante livres ! et son fusil à deux coups.
— Votre procès-verbal, cria-t-il, vous le ferez maintenant pour quelque chose… Attrapez-moi si vous pouvez !… À ce jeu-là, je vous ferai tomber vos joues de pomme d’api, gendarme Sandri !
Il riait. Le gendarme bondit vers la porte. Maurin tourna bride et disparut. On entendit quelque temps le galop des deux lourdes bêtes.
Elles battaient la route qui longe le torrent au fond de la gorge, entre les hautes collines.
— Comment ! il a pris les deux chevaux ! criaient les gendarmes.
— Ils ont l’habitude d’aller ensemble, vos chevaux ; l’autre a suivi le premier, répliqua l’un des assistants au milieu des rires.
— Il me la paiera cher, ce Maurin ! cria le gendarme aux joues roses, qui n’avait pas remarqué la disparition de Pastouré.
Et il se mit à disputer violemment avec son camarade sur la conduite à tenir ; finalement ils renoncèrent à poursuivre, à pied, leurs montures, et se mirent