CHAPITRE XXXIII
Décidé à avoir une conversation avec le jeune Césariot, Maurin partit un beau matin pour Saint-Tropez. Il se trouva que le même matin Césariot, muni de quelque argent que lui avaient donné ses patrons, à la suite d’une pêche miraculeuse, prenait de nouveau le chemin de Toulon, où il allait « s’amuser ».
Maurin le rencontra sous le Pin Berthaud, pin gigantesque bien connu dans tout le golfe, mais dont la célébrité est devenue universelle, depuis que sous son ombre le roi des Maures et son dauphin de la main gauche s’y rencontrèrent pour une mémorable conversation. On le trouve, depuis, cité dans tous les guides. Il offre d’ailleurs, à tous les passants, une ombre véritable sous laquelle il est agréable de se reposer un instant.
Césariot, qui ne connaissait Maurin des Maures que pour en avoir entendu parler comme tout le monde, cheminait d’un air préoccupé, sournois, la tête basse, l’œil inquiet… Son idée fixe le tourmentait. Maurin l’arrêta d’un mot.