CHAPITRE XXXII
Aux yeux de Tonia, l’aventure du miracle de Saint-Martin et du Cuou l’embaro grandit Maurin de mille coudées.
— Ah ! pensait-elle, si Sandri en avait de pareilles !… Mais les gendarmes ne sont pas libres !
Aussi, lorsque, peu après, elle aperçut, à la cantine du Don, Maurin venu pour la revoir, elle courut à lui et lui sourit de bon cœur.
— Je n’oublie pas que c’est vous qui m’avez sauvée, Maurin, et puis, c’est à vous qu’on le doit, si ces deux malfaiteurs sont arrêtés et si l’on peut maintenant se promener dans les bois en sûreté.
— Parbleu, gallinette (petite poule), dit Maurin, si je les ai arrêtés, c’est bien pour les punir de la peur qu’ils vous avaient faite, et pour vous mettre l’esprit en repos.
Elle lui tendit la main.
— C’est gentil ça, me voilà payé, fit-il, si nous sommes amis !
Ils causaient, Maurin sur le pas de la porte du cabaret, Tonia arrêtée sur la route, aux regards de qui pouvait passer.