Page:Aicard - Maurin des Maures, 1908.djvu/237

Cette page a été validée par deux contributeurs.
219
MAURIN DES MAURES

CHAPITRE XXIX


Comment Pastouré, ayant tiré un lapin sans le rouler, rendit Dieu en personne responsable de sa maladresse.


Les gendarmes préférèrent ne pas faire de rapport sur leur mésaventure, et ils se consolèrent avec les éloges qu’ils reçurent pour avoir capturé, à eux tout seuls, deux malfaiteurs dangereux. Quant à la population, elle ne réclama aucune récompense officielle pour Maurin à qui elle donnait elle-même estime et gloire. Qu’avait-il besoin d’autre chose ?

Et puis, chacun pensait au fond qu’il valait mieux peut-être garder le silence sur toute cette affaire. Cependant, par les soins du préfet, le parquet et le commandant de gendarmerie apprirent que les nommés Maurin et Pastouré dit Parlo-Soulet avaient réalisé à eux seuls la capture désirée ; mais ce rapport fut fait seulement lorsqu’on eut appris la discrétion intéressée des gendarmes sur la plaisanterie dont, pour la seconde fois, ils avaient été victimes. Et Sandri fut blâmé !

Tout cela fut très habilement conduit par le préfet, renseigné par M. Cabissol, renseigné lui-même par M. Rinal, chez qui Maurin avait envoyé Pastouré « au rapport ».

Restait toujours le mandat d’amener décerné contre Maurin (affaire Grondard), et dont furent informés enfin M. Rinal et M. Cabissol.