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MAURIN DES MAURES

CHAPITRE XXVIII


La voix du peuple nomme Maurin général et Pastouré colonel.

Quelques jours plus tard, à La Molle, soixante chasseurs étaient réunis par les soins de Pastouré, pour faire une battue et prendre les deux voleurs qu’on avait signalés dans les environs.

Tous les habitants du village entouraient Parlo-Soulet et chacun disait son mot sur la direction à prendre. Pastouré, muet, faisait de grands gestes au milieu d’un groupe, mais Maurin manquait encore à l’appel.

— Ah ! dit l’un des chasseurs, Maurin nous serait bien nécessaire pour conduire la battue ! Quoique Pastouré soit là, nous pouvons regretter Maurin.

— Il viendra peut-être, dit un autre.

— Il viendra sûrement, dit un troisième, pour la raison que c’est lui-même qui nous a fait appeler. Il viendra, je vous dis, quand il devrait marcher sur la tête pour venir !

— Non, il ne viendra pas.

— Et pourquoi ne viendrait-il pas ?

— Parce que les gendarmes d’Hyères sont ici de passage, et peut-être n’est-ce pas par hasard. Il y a des traîtres partout. On les aura prévenus que Maurin nous avait donné rendez-vous ici.

— Si quelqu’un les a prévenus, c’est Grondard.

— Célestin ?