CHAPITRE XXVII
Cabissol était devenu pour M. le préfet, qui s’ennuyait un peu à Draguignan, un compagnon intéressant et en même temps un aide dévoué, du moins en ce qui touchait à la police générale du département.
MM. les commissaires n’en prenaient pas ombrage car le policier amateur les faisait maintes fois bénéficier de ses découvertes ; et, dans plus d’une grosse affaire où la police avait dû donner « sa langue aux chats », M. Cabissol, poussé et soutenu par sa passion de curieux, avait trouvé « la clef » et fait prendre les coupables.
— Si j’ai bien compris notre Maurin, dit le préfet à Cabissol, son appui aux élections prochaines nous sera de première utilité pour combattre certain candidat dangereux et faire triompher le « bon », c’est-à-dire le nôtre, qui est effectivement un brave homme. Il est aussi mon parent, comme je vous l’ai dit, mais ce n’est pas une raison pour que je ne m’intéresse pas à son succès.
— Vous aurez Maurin pour vous, je m’en charge ; il vous l’a d’ailleurs presque promis.
— Comment formera-t-il son opinion sur notre ami Vérignon ?