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MAURIN DES MAURES

Le géant noir recula. La gendarmerie l’intimidait, et pour plus d’une cause.

— Parle, Maurin ! fit Alessandri.

— Voici, dit Maurin. Tu sais de quoi Grondard m’accuse ? Il se trompe.

Alessandri l’interrompit tout de suite :

— Tu connais le meurtrier ?

— Non.

— Il est trop tard pour le nier. Tu as avoué tout à l’heure que tu le connais. Je t’ai entendu.

— Tu m’as entendu, dit froidement Maurin, me quereller avec celui-ci. Voilà tout.

Du doigt, il désignait le charbonnier.

— Dans la colère, poursuivit-il, on ne sait plus ce qu’on se dit. On lance à son ennemi les plus folles paroles que l’on peut trouver. J’ai dit ça en effet… Je ne dis pas que je ne l’ai pas dit… c’est que, à ce moment. Célestin, si j’avais pu te faire croire que c’est moi qui ai tué ton père…

— Vous l’entendez ! cria Grondard.

— Si, répéta Maurin, si j’avais pu te faire croire que c’est moi qui ai tué ton père, je te l’aurais fait croire, mais ce n’est pas moi !

Et Maurin se mit à rire tranquillement.

Il reprit :

— Pourquoi aurais-je tué la Besti ? Le service de la gendarmerie est trop bien fait dans nos montagnes des Maures pour que j’aie besoin de m’en mêler… Donc, je n’ai pas fait la chose honorable dont on m’accuse.

«… Tout le pays me connaît et l’on m’aime un peu, que je crois. Les préfets et les députés sont mes amis, et quand ils veulent assister à une battue au sanglier