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MAURIN DES MAURES

Il ajouta :

— Les hommes mariés sont bêtes. Ne vous mariez jamais, gendarme Sandri.

Alessandri, de blanc, était devenu rouge, puis vert.

Il se tourna vers Lecorps :

— Nous n’avons plus qu’à nous retirer, dit-il en cachant sa déconvenue sous un grand air d’importance.

Et il songeait rageusement ;

— Tu me la paieras avec les autres, celle-là ! Elle est plus forte que toutes !

Maurin dit encore, d’un air détaché :

— Au lieu de venir voir s’il y a des filles sur ma paille, la gendarmerie ferait mieux d’arrêter les coquins qui courent le bois… Je vous en ai laissé deux dans la montagne. Ils y sont toujours, vous savez ! et si je ne m’en mêle pas, je commence à croire qu’à vous tous vous ne les aurez jamais ! C’est dommage, Sandri ! Ça peut retarder ton avancement et aussi ton mariage.

Alessandri étouffait de colère, mais il avait au plus haut degré le sentiment de ses devoirs et de sa dignité.

Il sortit, méditant déjà une revanche qui, bien entendu, serait légale.

Au regard de Sandri, Maurin, pour sûr, avait tué le vieux Grondard. À n’en pas douter, c’était lui le meurtrier ; il devenait nécessaire qu’il le fût : il l’était donc ! Cela seul permettrait au Corse, qui ne pouvait devenir criminel et bandit puisqu’il était gendarme, de satisfaire un jour son besoin passionné de vengeance. Cela du moins, pour l’heure, lui donnait la force de supporter son éclatante défaite.

— Ah ! mon beau Maurin, disait Margaride en riant comme une folle, ah ! que je t’aime ! Bon Dieu ! comme