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MAURIN DES MAURES

— Ne crains pas, petite. C’est un piégeur que j’ai voulu prendre à son piège, voilà tout.

— Ça, voui, que ça m’amuse ! dit-elle.

Les gendarmes, au dehors, s’impatientèrent. Alessandri, entendant des rires derrière cette porte affriolante, cria :

— Ouvrez ! Au nom de la loi, ouvrez !

— Ah ! c’est vous, bon gendarme ?… Je reconnais votre voix, gendarme Alessandri… Je suis ici dans la maison d’un ami qui m’a donné la permission et la clef. Je suis chez moi, vous entendez ! chez moi ! Pourquoi que je vous ouvrirais ?

— Parce que nous venons en service, avec les papiers qu’il faut, Maurin, entendez-vous. Ouvrez, au nom de la loi.

La porte s’ouvrit toute grande.

Maurin parut, souriant et gouailleur.

— La loi, je la respecte. Vous êtes son brave serviteur, honnête Alessandri, dit-il, et je n’ai rien à vous refuser.

Et, d’un air de gendarme en fonction :

— Voyons d’abord vos « papiers ! » car si je la respecte, la loi, c’est que je la connais ! On n’entre pas chez les gens comme on veut, tout gendarme qu’on soit.

Les gendarmes s’exécutèrent. Maurin, au fond, à cause de ses protections et de sa renommée, leur inspirait une façon de respect.

Il examinait « leurs papiers » de son air le plus important.

— Ah ! ah ! ricana-t-il enfin, jouant la surprise… Par malheur pour vous, il n’y a pas ici ce que vous cherchez, c’est moi que je vous le dis !…