d’Hyères et dont le prix lui paya un bien joli foulard rouge. Oubliait-elle le gendarme ou trahissait-elle Maurin ?
Grondard aurait pu dire que Saulnier lui avait raconté comment, depuis des semaines, il prêtait sa cabane au braconnier et à la femme de Secourgeon et quels étaient le jour, l’heure du prochain rendez vous des deux coupables.
Enfin Secourgeon, sur les conseils du gendarme, transmis par le matelassier François et par Grondard, avait demandé dans les formes à M. le maire une constatation de flagrant délit.
Comment Maurin, si aimé dans le pays, comment Maurin, si avisé, s’était-il laissé prendre dans une intrigue aussi compliquée ? Il y a des traîtres au fond des bois tout comme dans les villes. Les piégeurs aiment toutes les sortes de pièges. Méfiez-vous des cantonniers qui apprivoisent tant de bêtes sauvages !
Contre Maurin un piège était donc tendu : Maurin serait surpris au gîte avec la belle Misé Secourgeon ! Ainsi l’avaient décidé le gendarme, le mari, le cantonnier, le matelassier et le noir Célestin.
Deux gendarmes, dont Alessandri, la veille de ce mémorable événement, couchèrent aux Campaux.
Et, ma foi, en dépit de ses fiançailles, Sandri fut galant avec Margaride, qui se montra pour lui plus aimable que jamais. Un gendarme est un homme, que diable ! et l’honneur ne comporte pas nécessairement la vertu.
Quand, le lendemain matin, Sandri et son camarade, laissant leurs chevaux aux Campaux, quittèrent l’auberge :