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MAURIN DES MAURES

« Avec la permission de Secourgeon, vous prendrez quand vous voudrez les amoureux dans leur nid.

Sandri ôta son képi et se gratta la tête avec beaucoup de simplicité :

— Oui… constatation de flagrant délit… Mais il faudrait, fit-il, que ce Secourgeon, que je ne connais pas, eût porté plainte et demandé notre intervention. Comprenez-vous ?

Grondard ne comprenait pas. Sandri lui expliqua patiemment ce que c’est que la constatation d’un flagrant délit.

— Secourgeon est vieux, dit Grondard ; sa femme est jeune. Le mari est jaloux comme un tigre. Il faut être Maurin pour se frotter à lui. Il est vrai, que, de Maurin, il aura tout de même un peu peur… Je lui mettrai la puce à l’oreille, moi, soyez tranquille ; et il fera demander les gendarmes, d’après la loi telle que vous me la venez d’expliquer.

— Comment saurez-vous l’heure du rendez-vous ?

— Ça, dit Célestin, je m’en charge. Je connais, moi, quelqu’un qui fera parler Saulnier.

— Au revoir.

— À quand ?

Les deux hommes prirent jour pour une nouvelle rencontre. Des geais qui se posaient sur un arbre voisin, poussèrent tout à coup des cris perçants et s’enfuirent, étonnés sans doute d’avoir aperçu, causant ensemble d’un air amical, un si vilain coquin et un si joli gendarme.