Son cri perçant roula d’écho en écho dans les ravins.
À ce moment, sur le flanc de la colline, une fumée ronde, légère, blanche et bleuâtre, se détacha de la verdure des pins et un coup de fusil retentit. Ce fut comme une réponse au cri de détresse de l’enfant.
L’Ogre, le monstre, frappé à la tête, emplissait la largeur du chemin de son grand cadavre noir.
L’enfant courait toujours, sans se retourner. Elle disparut au coude du chemin.
Le cadavre fut rencontré le soir, par un garde-forêts en tournée. On ne sut ni pourquoi ni comment Grondard avait été frappé.
Les parents de la petite, redoutant le scandale et tous les ennuis qu’attirent les juges sur les maisons, lui défendirent avec menace de raconter ce qui lui était arrivé. On chercha vainement les raisons du meurtre et quel était le meurtrier.
Seulement, le fils du mort, Célestin Grondard, ramassa dans les bois, tout près de l’endroit où avait été relevé la Besti, un bouton de cuivre massif, comme on n’en fait plus aujourd’hui. Sur ce bouton on voyait un faucon chaperonné avec cette devise : Mon espoir est en pennes. Fort de cet indice, le fils Grondard accusa bientôt Maurin du meurtre de son père.
Maurin ignora quelque temps cette accusation, mais il s’y était délibérément exposé : il avait vu, lui aussi, du fond des pinèdes, le danger que courait l’enfant… et il s’apprêtait à intervenir lorsqu’avait retenti le coup de feu vengeur.
Le justicier s’enfuyait, tenant à la main son fusil fumant. C’était un brave homme, — père de famille, — un nommé Verdoulet, qui dit à Maurin :