quàouco couyounado ! ce qui peut se traduire ainsi : « Tu auras fait encore quelque mignonne sottise, nigaud ! » Mais, vaï, ajouta-t-il, ce n’est pas moi qui t’achèterai !… … On ne m’attrape pas deux fois !… Je vois bien que tu as tout à fait l’air d’un âne, mais je suis payé pour savoir que tu n’es qu’un moine ! »
— Ce qui prouve, s’écria Maurin, que bien avant les assignats, il y avait des ânes qui parlaient comme des hommes ; mais vous trouveriez plus facilement aujourd’hui des hommes qui parlent comme des ânes !… C’est égal, monsieur Cabissol, vous la contez comme un malin ! et si j’avais votre talent, je ferais des livres le jour et la nuit.
— Il y a trop d’écrivains, dit M. Labarterie. Et plus il y a d’écrivains, moins il y a de lecteurs.
— Et plus il y a de vin, dit Maurin, moins on en vend… Pauvre France !
En sortant, le général dit à M. Labarterie :
— Je n’aime pas ce préfet chercheur de popularité, qui invite à dîner des goujats avec des gentlemen. Il m’avait demandé la permission d’inviter Maurin à dîner, c’est vrai, — mais je ne savais pas que ce braconnier se paierait ma tête et la vôtre. Ce doit être un anarchiste. Ils le sont tous dans le Var.
— Je renonce à représenter ces gens-là au Palais-Bourbon, dit M. Labarterie d’un air important.
Il assura sa casquette-melon sur sa tête et son cor de chasse sur son épaule :
— « J’y renonce. Ce sont eux, les vilains merles ! Je me porterai dans un département du nord.