avait retrouvé à Bormes M. Cabissol qui, lui, arrivait de Marseille et qui devait retourner le soir à Draguignan avec son préfet.
Au cimetière, le maire s’avança au bord de la tombe et dit :
— Mes amis, notre commune aime la liberté et le devoir. Crouzillat est une victime du devoir, c’est un homme que nous estimions beaucoup. Voilà pourquoi nous sommes tous ici, autour de lui. C’était un bon travailleur et un bon compagnon. La commune tout entière le regrette et lui apporte, par ma voix, un dernier adieu.
Le préfet s’avança à son tour :
— Mes amis, l’homme qui vient de mourir était, me dit-on, un des bons citoyens de votre commune où je vois bien qu’il y en a beaucoup. Vous vous êtes mis bravement en campagne, pour aider la force publique, qui fait la sécurité du travail et dont la tâche est souvent difficile. Un de vous, dans cette tragique aventure, a laissé la vie. J’ai voulu venir aujourd’hui féliciter la commune entière et Maurin en particulier. Il n’y a pas de meilleure police que celle que font les citoyens eux-mêmes, pas de meilleure garantie de nos droits, de nos libertés, que le sentiment de nos devoirs. Ce sentiment, on est heureux de le rencontrer chez des hommes rudes comme Maurin. Voilà un chasseur libre, presque toujours seul dans les bois, et qui pourtant n’oublie pas ce qu’il doit à la société. Maurin s’est mis à votre tête. Il a défendu avec vous, au péril de sa vie, la sécurité d’une commune à laquelle il n’appartient pas ; il s’est bien conduit. Je le félicite et je le remercie.
« Le mort que nous honorons me permet, me