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Le poëte est toujours sensible à la parole
D’un cœur reconnaissant qui lui dit : Oh ! merci,
Chanteur, homme sacré dont la voix me console,
Laissez-moi vous aimer et vous le dire aussi.

Laissez-moi vous aimer : vous chantez la Nature ;
Des vents dans les forêts vous notez les concerts,
Et vous en traduisez l’ineffable murmure ;
Dieu, comme le soleil, resplendit en vos vers !

Laissez-moi vous aimer : de ma chère patrie
Nous avez fait plus doux le nom mélodieux ;
On comprend, aux accents de votre âme attendrie,
Que votre muse, au front étoilé, vient des cieux !

Votre muse est un ange au manteau de lumière,
Un esprit couronné d’éternelles clartés ;
Votre Génie, ô fils pieux, c’est votre mère :
Son luth est votre cœur ; il vibre, et vous chantez !

Nîmes, janvier 1865.