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Oui, par-delà les monts et par-dessus l’azur,
Plus loin que le nuage et plus haut que les astres,
Je sais confusément un pays jeune et pur,
Un pays affranchi du mal et des désastres !

Là, l’Amour fraternel est de tous bien connu !
Là, tout arbre a des fruits et chaque enfant sa mère ;
On ne voit pas un homme errant, débile et nu,
Manger le froment dur de la pâle misère !

C’est le pays où luit la bonne Volonté !…
Ah ! mon cœur de vingt ans, comme vous battez vite
Au nom de la patrie et de la vérité !…
Tel, au bord de son nid, l’aiglon tremble et palpite !

Eh bien ! un peu de temps, un peu de temps encor,
Ô splendide pays des âmes immortelles,
Et je pourrai vers toi prendre enfin mon essor,
Quand la mâle Vertu m’aura donné des ailes !

Paris, 7 avril 1867.