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Je ne vais plus, le front tout pensif, dans les bois,
Respirer le printemps amoureux et sauvage !
Je ne suis plus l’amant si joyeux autrefois
Des vagues aux yeux bleus qui chantent sur la plage !

Ah ! que je vous aimais, magnifiques sommets !
Pins et chênes mouvants, collines virginales,
Cimes de la Provence, ah ! que je vous aimais !
Vous qui montez au ciel mieux que les cathédrales !

Pics de Coudon, Faron, grands rêveurs soucieux,
Comme vous tentez bien l’escalade suprême !
Comme vous heurtez bien votre colère aux cieux !
Révoltés au cœur chaste et ferme, vous que j’aime !

Ô Provence, aujourd’hui je parle et chante ainsi !
Et, lorsque je t’avais, c’étaient d’autres contrées
Que mon âme en pleurant se rappelait aussi,
Et qu’aussi je nommais sublimes et sacrées !