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Quand on ne verra plus sous les splendeurs célestes
Le théâtre forain, l’auberge aux toits branlants ;
Quand les forts et les grands n’auront plus sur leurs vestes
Les tatouages d’or des bouffons ambulants !

Quand l’homme bénira Dieu, créateur des mondes,
Ou dira : « Je ne puis monter jusqu’à la foi !
Ô Dieu qui t’es voilé de ténèbres profondes,
Laisse-moi seul ! je vais, sans plus songer à toi ! »

Quand les foules, bien haut par l’Esprit emportées,
Jetteront dans l’oubli l’inutile douleur,
Quand douteurs et croyants, et sublimes athées
Éclairciront les nuits de l’esprit par le cœur !

Quand la science et l’art par leurs portes divines
Montreront l’inconnu : la Vie ou le Néant !
Quand tous les cœurs auront dans toutes les poitrines
La régularité des flux de l’Océan !