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Je ne sais si je crois en Dieu ! L’azur me pèse.
Je voudrais d’un élan crever ce plafond lourd ;
Depuis longtemps je marche, et la route est mauvaise ;
Ma fatigue en vain jette un appel au ciel sourd.

Pourtant je veux donner à quelqu’un ma prière !…
Les ailes de mon cœur me soulèvent de terre,
Sans trouver aucun but à leurs brûlants efforts ;

Mais, aux vagues désirs quand mon être se livre,
Je ne puis m’affirmer qu’on puisse ne plus vivre,
Et l’Aspiration m’emporte vers les morts !

Toulon, 1866.