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Hier j’ai dit : salut ! au poëte
Qui nous guide vers l’avenir,
Et fait marcher à notre tête
Sa pure gloire de martyr.

Aujourd’hui : salut ! aux apôtres
Qui vont prêchant la liberté,
Tombant les uns après les autres,
Seuls prêtres de la charité !

Salut ! j’ai voulu vous connaître,
Et vous dévoiler mon amour,
Mes frères, car bientôt peut-être
Je vais me lever à mon tour.

Oh ! puissé-je, dans la bataille
Que j’engagerai dès demain,
Grandir assez ma courte taille
Pour presser vos mains dans ma main !

Nîmes, mai 1865.