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L’ILLUSTRE MAURIN

Maurin, — ce n’est aujourd’hui un mystère pour personne que Maurin a été accusé de meurtre… tout simplement !

Mme Labarterie eut un petit frisson. M. Cigalous continua :

— Oui, accusé de meurtre par Alessandri, sur la foi d’un Grondard ! Les Grondard sont des canailles au-dessous de tout, et celui qui a tué le père a délivré le pays d’un véritable fléau. Voilà ce qu’aurait dû se dire Alessandri, pour laisser Maurin tranquille. Mais Alessandri est amoureux et jaloux, et le pauvre Maurin a payé un peu cher quelques mauvaises plaisanteries ! Pour moi, je n’avais pas songé à accuser Maurin lorsqu’on a trouvé Grondard dans le bois avec sa balle dans le corps. Mais quand il serait l’auteur de cette mort, j’applaudirais en bon maire, sachant sur ce Grondard des choses à faire dresser les cheveux sur la tête.

« Et le fils Grondard, il y a quelques jours, n’a-t-il pas essayé de tuer Maurin ? mais cela s’est passé sans témoin, la nuit, et sur ce qu’on ne peut prouver, le mieux est de se taire !…

« D’où je conclus qu’avant d’envoyer leur mandat d’arrêt, MM. les juges pourraient souvent mieux approfondir les choses et tâter mieux l’opinion publique.

— Je n’ai appris, dit Cabissol, qu’avec tout le monde l’accusation portée par Grondard fils, et je partage l’avis du maire. Je pourrais dire d’étranges choses sur votre Grondard et je le dirai quand il faudra.

— Mais, affirma M. Rinal, par-dessus le marché, Maurin n’a pas commis l’acte qui pourrait bien être méritoire et qu’on lui reproche… Allons, allons, nous l’ennuyons de nos bavardages inopportuns. Nous avons