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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE VII


Deux histoires de Maurin : Le Scaphandre et l’Arrivée de l’Évêque, dont la seconde, étant véridique, est nécessairement plus vraie que la première, qui fut inventée par le roi des Maures


— Je vous en dirai deux, d’histoires, déclara Maurin, à une condition, c’est que tu nous conteras, toi, Marlusse, ta visite à l’exposition de Paris.

— Oui ! oui ! dit Cigalous, il la contera… C’est de règle, ça va sans dire… Marche. Maurin, je ne le connais pas, ton scaphandre.

— C’est une bien petite histoire, celle-là, dit Maurin. Vous n’en avez que pour une minute.

— On vous écoute, Maurin.

— C’était, commença Maurin, du temps que je servais à l’État comme matelot. À l’entrée du golfe de Saint-Tropez, un torpilleur qui venait de Saint-Raphaël et qui approchait de Sainte-Maxime, longeant de trop près la côte, se creva contre un gros rocher et coula par huit mètres de fond à peine. On fit venir de Toulon deux scaphandriers sur un remorqueur, et je fus, avec les autres hommes du bord, employé au sauvetage. De la terre on voyait très bien ce qui se passait à bord, et du bord, conséquemment, ce qui se passait à terre. Un de ces scaphandriers avait une jolie femme qui l’avait suivi de Toulon, et qui, le soir, allait coucher avec lui à