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L’ILLUSTRE MAURIN

regret, du moins pour un temps, à mes chères études scientifiques et je servirais peut-être utilement à la Chambre la cause de l’arbitrage. Elle a besoin de représentants qui aient l’oreille des pouvoirs publics… mais j’ai compris l’objection qui vient d’être formulée… et je crains…

— Pardonnez-moi, faites-moi excuse si je vous interromps, dit Maurin, vous avez raison de craindre. Ne vous cherchez pas des ennemis. Les gens d’ici, voyez-vous, ne vous connaissent pas…

— En êtes-vous sûr ? demanda M. Rinal.

— J’en ai une preuve, fit Maurin.

— Laquelle ?

— C’est que moi, qui suis bien d’ici, je ne le connais pas ! et je connais Vérignon. Je ne lis guère, c’est vrai, mais cependant des fois, souvent même, on me lit le journal et puis l’on cause aux veillées… Eh bien, je ne vous connaissais pas, monsieur Noblet… Et puisque M. Rinal dit que vous êtes ce que vous êtes, je calcule que ce serait dommage d’avoir sur votre nom un vote de rien du tout ; et cela même, je calcule, ne ferait pas honneur à nos contrées.

— C’est juste ! appuya Cigalous. Je vous l’ai dit, monsieur Noblet, exactement ainsi.

— Aussi, me suis-je retiré. Nous venons de contrôler la justesse de vos quasi-résolutions préalables. Je suis venu pour entendre ces choses et — ce qui me sera possible puisque j’habite souvent le pays, — pour vous aider en camarade si je ne puis me battre en candidat.

— Tous les bourgeois, tu vois, Maurin ! remarqua Cigalous, ne sont pas ce que des fois tu penses qu’ils sont tous. En voici un des plus riches, et des meilleurs.