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L’ILLUSTRE MAURIN

Quand elle les vit, causant et badinant, entrer tous ensemble chez Halbran, la foule crut à une galégeade et chacun rentra chez soi pour le repas de midi.

Bormes se souvient encore de ce mémorable et joyeux duel où Maurin prouva qu’en ce siècle les manants ont parfois, au bout de leur martin-bâton, un joli brin d’épée.

— Ôouriou pas douna ma plàço, je n’aurais pas donné ma place ! per un còou dé canoun, pour un coup de canon ! dit Mascurel.

— Comme on n’en verra plus, ça, c’est un duel ; c’est un duel, ça, comme on n’en verra plus ! dit Lacroustade en riant comme un fou, de son rire de canard. coin ! coin ! coin !

Pastouré, lui, s’était contenté, lorsque Maurin avait donné le coup de bouton final, de tendre son poing en levant le pouce, et il ne dit rien de rien, ayant fait le geste qui signifie une admiration trop forte pour être exprimée par la parole.