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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE LVI


La Corsoise


Ce Puits des Arbouses est sur un petit sommet des Maures séparé de presque toutes les hauteurs voisines par des ravins escarpés, embroussaillés, profonds de plus de cinquante mètres, mais très étroits, en sorte que, des collines environnantes, on voit le puits comme tout proche, tandis que pour l’atteindre il faut descendre et remonter cinq cents mètres de chemin, à cause des lacets des sentiers qui serpentent parmi les genêts épineux et s’attardent dans la broussaille.

Maurin, sous la caresse de son chien, s’était ressaisi tout à coup. Il s’était mis sur son séant et s’était dit :

— Allons, allons ! c’est un mauvais rêve. On me connaît. On ne la croira pas… Il faut prendre des forces. Je vois que j’en aurai besoin…

Et ouvrant son carnier, il fit son repas, donnant à son chien, pour remerciement de l’avoir un peu consolé, mieux que du pain tout sec.

— Pas moins, se disait-il, c’est une chose abominable… Enfin, on verra !

Maintenant, Tonia cherchait Maurin, mais d’abord elle était retournée jusqu’à sa maison… Et, s’exaltant toujours davantage, elle y avait pris une arme.