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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE LV


La délicieuse petite bergère.


Maurin avait à peine quitté Fanfarnette, que Grondard parut devant elle. Une chose ignorée de Maurin, c’est que Fanfarnette était la propre nièce de Grondard, la fille de son frère aîné, mort depuis longtemps.

— Eh bien, petite ?

Elle lui conta tout.

— C’est bon, dit Grondard, il en tient. Qu’il consente à se marier avec toi, je n’y ai jamais trop compté, bien que, s’il le faisait, j’en serais satisfait. Cela me débarrasserait du souci que j’ai de toi.

— Vous n’en avez guère, l’oncle.

— J’en ai tout de même… Mais l’essentiel c’est qu’il ait peur. Un moment viendra où je paraîtrai devant lui, et il faudra bien qu’il paie d’une manière ou d’une autre, en argent ou autrement.

« Et puis surtout, — je veux me revenger de lui… Et pour cela, écoute. Reste ici à présent. Tu as de quoi déjeuner, dans ta musette ?

— Oui, dit-elle.

— Reste ici. Tu connais la Tonia ? j’avais espéré qu’elle vous trouverait encore ensemble, ce gueux de Maurin et toi !… Enfin, rien n’est perdu : elle va venir…