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L’ILLUSTRE MAURIN

on ne l’ignorait pas ! Et à cause de cette fillette on ne voudrait pas admettre que jamais il n’avait agi traîtreusement avec aucune fille !… Il regarda Fanfarnette et — ce fut un éclair aussitôt éteint qu’allumé — il eut l’envie de prendre au cou la mignonne et de lui frapper la tête contre le tronc du grand chêne qui était là… Alors, ayant horreur de sa propre pensée, il ramassa brusquement fusil et carnier et s’enfuit comme un fou.

Il l’entendit qui criait :

— Tu sais ce que je t’ai dit ! Tu réfléchiras !

Quand il eut fait une demi-lieue, il s’arrêta ; ses idées bouillonnaient en tourbillon de folie dans sa tête ; il posa dans une broussaille fusil et carnier, — se jeta à terre de tout son long et, cachant sa tête dans ses bras, il se mit à sangloter.

Alors son chien vint doucement lui lécher les mains.