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L’ILLUSTRE MAURIN

dorlotée, adulée ! Ce ne sont partout, comme dit Maurin, qu’histoires de cochons mélancoliques, et je me priverais du plaisir sain et vigoureux de conter l’incongruité qui achève de peindre le Caboufigue, incarnation du bourgeois repu et gonflé de sa vanité, — lorsque cette incongruité fournit à Maurin l’occasion d’une sortie digne d’un fils de Juvénal !

« Ah ! Cabissol, Cabissol, où avez-vous la tête ? Vous me désespérez ! Non, je n’arracherai pas de la biographie de Maurin cette page, une des plus réjouissantes qu’il m’aura fournies. Je conterai cette inconvenance qui fait jaillir de Maurin une colère si haute, si noble, si royalement populaire ! Rappelez-vous qu’il y a deux sortes d’incongruités, celles d’un Caboufigue, qui doivent être signalées parce que l’indignation d’un Maurin leur donne une merveilleuse portée ; — et celles d’un Parlo-Soulet, qui sont elles-mêmes comme les explosions spontanées du grand mépris populaire. Et c’est bien ce que l’ineffable Parlo-Soulet a voulu se dire, en s’écriant, au moment psychologique : « Vive Bassompierre ! »

— Vive donc Bassompierre ! mon cher Jean d’Auriol… Et pourtant, méfiez-vous de vos franchises. Le monde est aux diplomates.

Jean d’Auriol éclata de rire :

— Diplomate, mon cher Cabissol ? mais… Bassompierre le fut !… Et il n’a pas parlé pour ne rien dire !