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L’ILLUSTRE MAURIN

ront bien s’y mettre un jour ; j’ai connu le temps où elles y attachaient un petit traversin, et sur leur tête elles ont toutes, encore aujourd’hui, tout un potager, des choux-fleurs et des artichauts… Mais peut-être serait-il temps de sortir ?

— Attends, je vais te renseigner, dit Maurin.

— Monte dans la hune, gabier ! criait Pastouré pendant que Maurin grimpait.

Et de là-haut, Maurin cria :

— Pastouré, tu peux monter aussi !

Au bout de quelques minutes, n’entendant rien venir :

— Eh bien, Pastouré ? Je te dis que tu peux monter, tu le peux !

Une voix lamentable s’éleva des profondeurs du puits :

— Je le peux ! je le peux, ça te plaît à dire ! mais ce n’est pas bien sûr ! Monter je le voudrais, mais je ne le peux pas, la preuve est faite, viens voir ! Mes jambes refusent service. Si ce n’est pas la faute aux rhumatismes, c’est pour sûr la faute à l’aïguarden !

— Allons, dit Maurin, qui était redescendu, donne-moi le fiasque, cette fois, que je t’en prive. Nous monterons quand tu auras fini d’être saoul.

— Ça ne sera pas long, ami Maurin. Mais causons en attendant, dit Parlo-Soulet — qui, décidément, avait l’eau-de-vie loquace.