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L’ILLUSTRE MAURIN

— Qu’on serait ici mieux tout nu, comme est, dit-on, la Vérité, dans un puits profond comme est celui-ci… Je vais mettre là-haut ma veste à sécher.

— Ne sors pas, Pastouré, puisqu’il est jour. Les gens de là-bas nous veillent… Si tu sors, nous sommes pris !

— C’est qu’il a raison ! grogna Pastouré… Je l’ai vue sur une image, la Vérité toute nue… Elle voulait sortir du trou rond de son puits, mais tout le monde, hommes et femmes, cognait dessus et la renfonçait comme un pauvre bouchon de rusque dans un goulot de dame-jeanne.

— Pastouré ! cria tout à coup Maurin joyeusement.

— Ooŭ ? dit Pastouré.

— Nous sommes sauvés !

— Encore !

— Oui, regarde derrière notre dos !

— Une galerie !

— On avait commencé ici une noria.

— Comment ne l’avons-nous pas vue tout de suite, cette galerie ?

— Il faisait si noir !

— Entre le premier ; de combien longue ?

— Elle a été abandonnée, mais elle a plus de cinq mètres de long et presque un mètre de hauteur.

— Mets-y les ferrats pleins.

— Passe-les-moi.

— Té, voici à présent les pignes.

— Maintenant, déclara Maurin, nous pouvons attendre que cela passe.

— Tout passe ! dit Pastouré, et c’est dommage ! nous sommes bien ici ! Ce n’est pas étonnant qu’on ne ren-