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L’ILLUSTRE MAURIN

obliques de l’arbre. Toutefois, si ces perches avaient été portées là-haut, elles étaient si habilement masquées par des verdures rapprochées, qu’il doutait encore.

— Allons voir !

Il retira et posa à terre sa tunique, puis se mit en devoir de grimper.

Ce ne fut pas très facile. Cependant, s’étant fait un escabeau d’une grosse pierre, il parvint à atteindre un moignon de branche cassée et se hissa dans l’arbre à la force des poignets… Autre tronçon, un peu plus haut. Il l’empoigna et mit un premier échelon sous son pied. Le reste ne fut plus qu’un jeu… Il s’élevait lentement, mais sûrement…

— Une plate-forme de la largeur d’un lit à deux places : ce doit être ça ! Mais si le bougre dort là-haut, des fois, la nuit, il faut vraiment qu’il s’attache pour ne pas tomber !

Sandri avait bien vu tout d’abord : la plate-forme était faite de soliveaux assez rapprochés, et, entre eux, les intervalles étaient bourrés de feuillages ; quelques menues branches du pin, très feuillues, ramenées de force au-dessous de la construction, la rendaient presque invisible.

— Allons voir comment est fait le domicile de ce satané bandit.

Sandri, arrivé enfin juste au-dessous de la plate-forme, en saisit le bord et s’y cramponna, pesant sur son bras, afin de s’assurer qu’elle était solide…

— Si c’était un piège ? soyons prudent.

Hélas !… à peine ses doigts eurent-ils touché la plate-forme, qu’il fut pris au poignet par une main invisible…