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L’ILLUSTRE MAURIN

regarder au sommet des pins qu’à chercher la remarque, la branchette d’arbousier piquée dans le tronc d’un chêne liège, ils s’oublièrent l’un l’autre…

Tout-à-coup, Sandri aperçut le rameau d’arbousier. Il s’avança, c’était bien la remarque. Il appela son camarade ; rien ne répondit.

— Bah ! il reviendra tout à l’heure. Découvrons avant tout le nid du vilain oiseau !

Le nez en l’air, il le chercha longtemps et ne l’aperçut point. À force de lever ainsi le menton, il fut bientôt fatigué. Le cou lui faisait mal. Il résolut de prendre un peu de repos. Il s’assit donc sur la terre, capitonnée de feuilles tombées, et, le dos contre un vieux pin, son imposant chapeau posé près de lui, il s’assoupit.

Il fut réveillé par la chute d’une pigne qui, tombant sur le redoutable chapeau avec un bruit caverneux, le déprima et resta dans la dépression…

Le gendarme regarda la pigne : elle était verte.

— Un écureuil ! dit-il.

Et par curiosité toute naturelle il chercha à voir l’écureuil là-haut, parmi les branches entre-croisées.

Il savait que l’écureuil, à l’instar du vire-pierre, tourne autour des troncs ou des branches de façon à les mettre toujours entre lui et le regard du chasseur. Il tourna donc lui-même autour de l’arbre.

— Le voici, non ! — ici, cette fois… non ! — il me semble bien pourtant qu’il a bougé là-haut… non !… Madone ! s’écria tout à coup intérieurement Sandri, madone ! en cherchant l’écureuil, j’ai trouvé l’oiseau que je cherche ou du moins son nid !

Sandri croyait voir, en effet, tout là-haut, des barres de bois horizontales, rigides, traverser les branches